10/04/2006

Le Costa-Gavras de Laval

Ça y est, j'ai trouvé.
En cherchant dans ma mémoire à fleur de peau, conséquence irrémédiable d'une surexposition à la nouvelle sur elle-même, un repli de l'infinie même chose sur un rien du tout, j'ai trouvé.
Je verbatimisais tout bonnement mon cinquante douzième texte sur cette histoire de viaduc quand la lumière m'est apparue bien claire - comme un interrupteur nouvellement changé - enrobée d'un contour blanc éclatant, vissé bien comme il le faut sans sa boîte métallique.

"Ding!" disait Thomas Eddison, après chaque nouvelle invention. La postérité a d'ailleurs démontré que ce n'était pas lui le véritable inventaire; il n'était que le gestionnaire d'une meute de nains-loups assoiffés de connaissances économiquement exploitables.

J'en fis de même.

* * *




La conspiration est trop belle.
Trop belle pour que je m'abstienne de vous l'étaler au grand jour. Tremblez mes chers amis! J'ai la patience infuse!

Voilà. D'un côté, vous avez des banlieusards... lemmings moderne de l'emploi pauvrement rémunérés, qui s'entassent dans des boîtes à sardines pour faire un parcours inutilement long vers un endroit leur permettant de rémunérer celui qui leur vend ladite boîte à sardines.

Lemmings, donc, assidus dans leur innocence. "C'est bin bin l'fun l'autobus". La madame était bien contente...
Surtout quand c'est gratuit.

De l'autre, Pierre Marc Johnson, ancien premier ministre tombé en désuétude et en disgrâce pour cause de pratique du droit et nuisance à mon parti...

Ami de Jean Charest depuis son changement de camp, il n'a plus d'emploi (sinon celui d'avocat) depuis 2001. L'assistance-emploi (le Bé Ess) est malheureusement insuffisant pour supporter à la fois son chauffeur et son jardinier...

Bref, il investi dans la Société de transport de Laval. Il achète des actions, des actions, encore des actions. Lentement mais sûrement, il se crée un portefeuille d'actions d'une seule compagnie. Dans la même lignée, il vends ce qu'il avait dans Corival (défunte entreprise de Mr. Rizzuto, qu'il avait, comme moi, acheté par politesse une fois qu'il faisait du porte-à-porte avec son cousin Vito, dit "the killer")...

C'est d'ailleurs Corival qui avait fabriqué ledit viaduc...

Ensuite, il prend ma scie. Un bon soir (un vendredi, ou tous ses amis, dont André B., sont partis virer au Buona Notte), alors que personne ne regarde, il se loue un Dodge Caravan 1999 (question de passer inaperçu à Laval). Il se "parque" sur le bord de la 19 et entame le viaduc. Centimètre par centimètre.

Generation après génération. Nous deviendrons des leaders.

Sweet revenge.

* * *

Cinq morts. Pas beaucoup pour sauver un peuple de sa torpeur maniaco-dépendante envers l'automobile. C'est triste, dommage, inconvénient... inadmissible, inexplicable. Ah, Joyce Napier, Anne-Louise Despatie, Julie Miville-Dechêne, quand vous nous tenez.

Mais avouez. Tout cet air devenant respirable, tous ces hectokilolitres de pétrole qui ne sont pas brûlés parce qu'ils trouvent le stationnement quotidien désormais trop grand pour en valoir la peine.

Pierre-Marc Johnson, avec un gros job, Pierre Choquette avec son parapluie, pierre qui roule, n'amasse pas la main morte avant de l'avoir tuée. Surtout quand la main morte coupe la pierre qui tue les automobilistes et empêche tout le monde de tourner en rond.

"Si je faisais du terrorisme, je scierais des ponts".
- Stephen Guilbaut, dans un rêve en 2011...

Et la madame... la madame©. toujours contente la madame...