11/22/2006

Venir de loin.

Voilà, encore pris pour écrire sur l’écriture, faute d’avoir mieux à faire, mieux à dire, mieux à penser. Peut-être pense-je à ce point à l’acte d’écrire simplement parce que je n’ai, justement, rien à dire, mais nonobstant le besoin trivial, adolescent, puéril, d’exprimer quelque chose avec quelques uns de mes doigts (c’est-à-dire ceux que j’ai habitué aux lettres du clavier qwerty)…

Je n’en sais trop rien.

Il y a des singes, des bananes, une république et André Boisclair, si vous me suivez… C’est la démonstration inéluctable que tout est dans tout.

Ensuite, rien de plus viril qu’une épée lancée au loin à grands coups d’assommoir imprudent, quelques palabres lancés en l’air au pif, et paf, au vol de l’Environnement par des collègues de classe imprudents.

J’aurais dû vivre il a cent ans pour ne pas avoir à devenir le prisonnier de cette machine à me faire écrire, de cette interface néfaste pour ma santé littéraire, me permettant de prendre, de reprendre, de fausser la donne en vous réécrivant ad nauseam les mêmes inepties.

J’aurais dû vivre il y a cents ans pour ne pas pouvoir être inculte, analphabète, incapable de formuler quelque phrase sans la combler toute entière de vides incongrus, de formulations douteuses, suivant la logique la plus pure d’un esprit confus, irrationnel et inanimé.
Qu’est-ce-je?

Ils crient ensuite qu’ils auraient voulus être artistes alors qu’il ne le serons peut-être jamais, à quoi bon parler d’écrire quand on n’a rien à dire, à quoi bon parler de dire quand on a rien à écrire, je vice et verse, à quoi bon dire qu’on voudrait être quelque chose qu’on ne sera jamais.

Entretenir le rêve a quelque chose qui peut s’approximer, par l’axiome du choix, à de la schizophrénie. Pour en avoir côtoyé de nombreux, laissez-moi vous dire qu’il s’agit là d’une maladie fort désagréable, voire dangereuse pour le bien pensant banlieusard parvenu et nouveau riche.

En suis-je? En êtes-vous?
Schizophrène Schwartzenegger.

J’efface, recommence. J’écris des pages entières sur la mauvaise piste. Je reformule. J’erre. Je suis dans l’erreur, le tort, la non raison. J’aspire à l’absolu. Absolut, quand tu me saoûles.

J’oublie d’être moi, de prendre le temps de décider qu’il faut que je remplisse de contenu des pages blanches sans pour autant me réduire à simplement les remplir. J’envergure. Je syntonise le poste 4, radio moi-même, et j’écoute avidement voir s’il n’y aurait pas quelque chose à transcrire.
Silence radio.

Je suis mort d’avoir trop écrit, trop inscrit, trop publié. À force de ne rien dire dans des pages multiples, de brûler des arbres-internet par la force même de son arrogance, on finit par se faire lyncher comme le plus brutal des cow-boys de la modernité liquide.

Des cow-boys d'eau douce.
Solitaires.

Solidaires.

Québec.

Et merde!

Amen.

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